Les clés d'une immunité boostée
Chaque changement de saison est un moment de transition vers une période nouvelle, à laquelle il faut s’adapter. Actuellement, nous entrons dans l’automne : une saison qui initie le début d’un climat plus froid, plus humide, et où le réflexe naturel est de se créer un cocon réconfortant. Pour tous, c’est l’occasion de préparer son corps à affronter les grands froids. Nous avons d’ailleurs gardé l’instinct d’adapter notre alimentation, car en fin d’année, nous avons naturellement tendance à être plus attirés par des plats plus copieux et riches.
L’automne annonce aussi le retour de certaines infections saisonnières : rhume, grippe, gastro-entérite... Selon la capacité de résistance de notre corps, il sera plus ou moins en mesure d’y faire front et de combattre ces agressions extérieures. D’où l’importance de savoir comment aider son organisme à renforcer son immunité, par des moyens naturels. Dans ce but, il est d’abord intéressant de mieux connaître les mécanismes de l’immunité. Ils peuvent être classés en deux types :
- L’immunité innée : elle correspond à la faculté du corps à lutter contre tous les agents pathogènes, sans distinction. Il s’agit de la première barrière de défense de l’organisme, activée dès la détection d’un élément intrusif. C’est donc une protection rapide et automatique. Certaines barrières sont physiques (ex : la peau, les muqueuses), liées à des sécrétions antibactériennes (ex : le lysozyme) ou encore représentées sous forme de « bactéries protectrices » (ex : le microbiote). La réponse immunitaire de premier niveau peut être complétée par une réaction inflammatoire, attirant les cellules de défense sur le lieu de l’agression. Cet état inflammatoire crée également une dilatation des vaisseaux sanguins, avec une libération possible de cytokines (ex : interférons). Des cellules de renfort peuvent aussi entrer en jeu, notamment les macrophages, en charge de la phagocytose (« digestion » de l’élément étranger).
- L’immunité acquise, dite adaptative : ce système de défense met plus de temps à être mis en place que l’immunité innée, car il est plus complexe. Il fait intervenir deux catégories de lymphocytes : les lymphocytes B et T. Les lymphocytes sont activés suite à la reconnaissance d’un antigène spécifique (= marqueur de l’élément étranger). L’avantage de ce système est que les cellules lymphocytaires gardent en mémoire la « carte d’identité » de tous les éléments étrangers rencontrés. Cette mémorisation permet ensuite à l’organisme d’activer le processus d’immunité acquise en peu de temps, pour une protection durable.
Une bonne hygiène de vie
Pour que le système immunitaire soit efficace, il est nécessaire d’avoir une bonne hygiène de vie :
- Une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes de saison, des céréales complètes, et avec un apport limité en sucres et graisses saturées
- Une consommation modérée d’alcool
- Un sommeil de qualité
- Une activité physique régulière
- Un poids adapté
- Des moments de détente (permettant d’évacuer le stress)
- Une vie sociale épanouie
- Un bien-être émotionnel
- Peu de pollution environnementale (pesticides, métaux lourds) et pas de tabac
Certaines catégories de personnes ont plus de risque d’avoir un système immunitaire plus faible, il s’agit par exemple des personnes atteintes de maladie chronique et des seniors. Elles doivent être encore plus attentives à leur hygiène de vie.
Des solutions naturelles
Pour favoriser une bonne défense de l’organisme, il est conseillé de suivre un programme spécifique, avant le début des maux d’hiver. Parmi les solutions naturelles possibles, il existe :
- La gelée royale et le pollen : les abeilles sont les savantes productrices de la gelée royale, source de 10-HDA, un acide gras participant au bon fonctionnement du système immunitaire. La gelée royale est utilisée depuis des siècles en Asie, où elle occupe une place majeure dans la médecine traditionnelle chinoise. Il est recommandé d’en faire une cure avant le début de l’hiver. Le pollen y est souvent associé, car il agit en synergie et fortifie l’organisme.
Ce type de substances est toutefois déconseillé aux personnes allergiques aux produits de la ruche. Par mesure de précaution, il est préférable de commencer par une faible dose, puis de l’augmenter progressivement, pour vérifier l’absence d’allergie.
- La vitamine C : c’est une vitamine-clé du système métabolique et immunitaire. Elle contribue à un métabolisme énergétique normal, ainsi qu’au bon fonctionnement du système immunitaire. Certains fruits en contiennent des concentrations importantes, comme l’acérola ou l’argousier. Des doses de 250 mg à 1 g par jour permettraient de réduire le risque de développer un rhume (1). Une étude a également mis en évidence que près de 50% des personnes âgées (plus de 65 ans) ont une carence en vitamine C (2).
- La vitamine D : c’est une autre vitamine essentielle au maintien des défenses immunitaires. Elle joue un rôle d’immunomodulateur, en soutenant l’immunité innée. Elle permettrait notamment d’avoir un effet protecteur sur les infections des voies respiratoires, en particulier si elle est prise avant l’apparition des symptômes infectieux (3). En Europe, 80% des personnes âgées auraient des taux de vitamine D insuffisants (4).
- La spiruline : c’est une algue exceptionnelle pour sa richesse en nutriments, notamment en acides aminés essentiels, en vitamines, en minéraux et en oligoéléments. Elle contient aussi de la phycocyanine, une substance lui conférant sa jolie couleur bleue et un rôle sur l’immunité (5).
Références
(1) Heimer KA, Hart AM, et al. J Am, Examining the evidence for the use of vitamin C in the prophylaxis and treatment of the common cold. Acad Nurse Pract. 2009 May;21(5):295-300.
(2) Richard Colombo. Etude de la carence en vitamine C dans une population gériatrique hospitalisée. Sciences du Vivant [q-bio]. 2001. hal-01731911
(3) Rhaiza Aponte, and Cristina Palacios, La vitamine D pour la prévention des infections des voies respiratoires, Nutrition Program, Graduate School of Public Health, Medical Sciences Campus, University of Puerto Rico, San Juan, Puerto Rico, Juin 2017
(4) Van Der Wielen RP, Löwik MR, van Den Berg H, et al. Serum vitamin D concentrations among elderly people in Europe. Lancet 1995 ; 346:207-10.
(5) Park HJ, Lee YJ, et al., A randomized double-blind, placebo-controlled study to establish the effects of spirulina in elderly Koreans. Ann Nutr Metab. 2008 ; 52(4):322-8